Le vendredi (suivant le match à Green Bay) sert à conduire pour traverser le Wisconsin et Chicago, pour atteindre en fin de journée South Bend, Indiana. C’est encore plus vrai qu’à Green Bay : la ville déborde les fins de semaines de match. Arrivés juste à temps pour le « pep rallye », on s’installe, comme le reste de 5 000 personnes présentes, dans l’aréna de hockey flambant neuf d’une splendeur qui ferait rougir Régis Labeaume (le Compton family Ice Arena a été construit grâce à une généreuse contribution de la famille Compton, propriétaires entre autres des Sharks de San Jose). Les étudiants sont déguisés selon leurs fraternités, et le party commence. Le pep rallye, c’est une heure de motivation pour le match du lendemain, mené par les cheerleaders, les « alumni » de cheerleaders des 40 dernières années, la fanfare (le «marching band »), une troupe de danse irlandaise et, la cerise sur le sundae, l’entrée sur scène de tous les joueurs et de Coach Brian Kelly, qui s’adresse à la foule, tout comme deux seniors dont un qui se pète des planches de bois au logo des adversaires sur le front. La foule est en délire. Non, mais 5 000 personnes, pas pour assister au match, mais pour se crinquer pour un match qui aura lieu le lendemain!
Regardez le discours de Coach Kelly et de deux joueurs pendant le pep rallye, ça vous donnera une idée de l’ambiance:
Passage obligé par la suite au « bookstore », qui est en réalité une gigantesque boutique Under Armour qui vend aussi des livres… Choix d’objets tout aussi complet sinon plus qu’à Green Bay, il y a même une rangée complète d’articles portant la mention « Play like a champion today » – pour ceux qui ne connaissent pas la tradition, voir cet article où j’ai appris que l’idée n’était pas née à Notre Dame.
Encore ici, réservez d’avance, très longtemps d’avance. Les hôtels vous forcent à réserver deux nuits les fin de semaines de matches, même un peu en dehors de South Bend.
Le samedi, on se rend rapidement au campus pour visiter les nombreuses attractions. Cette vénérable institution qui date de 1842 en fait l’une des plus anciennes en Amérique du Nord. L’université catholique acceuille 11 000 étudiants seulement sur un immense et bucolique campus de plus de 5 km², avec plusieurs immeubles légendaires. Le « main building », avec son dôme doré, est magnifique, tout comme la cathédrale. Le Québec a sa petite place sur le Campus, la congrégation Sainte-Croix (Holy Cross) y souligne la canonisation de l’un des leurs, le Frère André. Sur la tour de l’immeuble abritant la bibliothèque est installée une fresque de Jésus, les bras vers le ciel, qui donne sur l’extrémité du stade, d’où son surnom de « Touchdown Jesus », bien qu’avec les rénovations au stade on ne le voit plus de l’intérieur comme c’était le cas avant.
L’ensemble de beaux immeubles est entretenu de manière impeccable, ça respire l’argent partout. L’héritage catholique de l’université est aussi omniprésent. D’ailleurs, sur le campus comme tel, on ne voit à peu près pas d’alcool. De l’autre côté du stade par contre, c’est le stationnement dans lequel le « tailgate » bien arrosé fait rage. Le stade sert donc de liaison entre la fougue sportive d’un côté et l’institution académique sur fondements religieux de l’autre. C’est presque poétique!
Parlant de bouffe, les étudiants qui s’improvisent cuisiniers en faisant des BBQ pour ramasser des fonds pour leur fraternités ou équipes sportives ne savent pas cuire une saucisse. On en a vu sortir le thermomètre à cuisson pour une « brat » sur le BBQ… Considérant le coût des frais de scolarité à Notre Dame, probablement que le plus proche qu’ils ont été de la cuisine dans leur vie était pour demander à la bonne quand ce serait prêt… enfin!
Les joueurs et les coaches font le trajet entre la messe et le stade sur le campus, en file au travers des partisans qui les encouragent et des enfants qui leur tapent dans les mains. La même chose une fois qu’ils sont habillés, ils entrent par les estrades et descendent les escaliers pour rejoindre le terrain, en serrant les mains des fans qui les attendent. On y voit aussi des jeunes du « High School », qui sont en visite de recrutement. Cette proximité est inégalée… alors assurez-vous d’arriver tôt dans le stade. En plus, ça permet d’assister à l’échauffement et de voir les joueurs en action de proche.
Mon collègue de voyage était à sa 4e visite à South Bend et avait soigneusement choisi les billets dans la section voisine de la section étudiante. Alors qu’ailleurs dans le stade la foule à Notre Dame est reconnue pour être à l’image de l’université (calme, polie, rangée et assez âgée), dans notre coin il y avait pas mal d’ambiance, la plupart d’entre eux ont passé tout le match debout, nous aussi d’ailleurs. La troupe de cheerleaders et le « Leprechaun » (espèce de lutin irlandais qui agit comme mascotte) sont juste dans le coin devant les étudiants et ce sont eux qui mettent de l’animation dans le stade. Oui, de temps en temps les hauts-parleurs crachent du AC/DC, mais la plupart du temps il suffit que la fanfare parte un thème connu (La « Marche impériale » de Star Wars , le thème de « 2001 : Odyssée de l’espace ») ou le « Fight song » de Notre Dame pour que la foule soit en délire. La fanfare cohabite avec le football à Notre Dame depuis 127 ans…et c’était le « alumni week » pour la fanfare, avec les anciens qui revenaient sur le terrain, ils étaient plus de 1000. Voyez ce que ça donne:
Le hasard a voulu que le touché gagnant, marqué sur un 4e essai avec une minute à jouer, soit marqué juste devant la section étudiante (et devant nous), justement, ce qui ajoute à la frénésie du moment!
Le seul ennui avec ce match, vous voyez sur les vidéos, c’est la pluie froide (il faisait 4-5 degrés, environ zéro avec le vent, et il a plu sans cesse pendant le match). Disons qu’à la demie tout le monde était gelé mais la très grande majorité des fans sont restés jusqu’à la fin car le match était enlevant. Le froid et la pluie ont visiblement dérangé les joueurs, entre autres sur les bottés, trois placements ont été manqués suite à une mauvaise remise, ce qui m’a incité à envoyer le « tweet » suivant aux deux entraîneurs, question de rigoler un peu :
@CoachBrianKelly @CoachDavidShaw I’m 40, 25lbs overweight and run a >6.0 40. But I can snap 7 yards in the rain. Can I get a scholarship???
— LeMaraudeurNFL (@leMaraudeurNFL) 9 Octobre 2014
Un mot sur le match : Everett Golson et Kevin Hogan vont probablement finir leur carrière comme deux des quarts ayant gagné le plus de matches en carrière. Golson n’a perdu qu’un match à date, le match de championnat national du BCS. Mais ce ne sont pas deux passeurs dignes de la NFL. J’excuse un peu par la pluie, mais pas à ce point. Alors profitons de les regarder au niveau universitaire, leur carrière professionnelle, s’il y en a une et à moins d’une évolution monstre dans la prochaine année, seront courtes et sans histoire.
Ce qui m’a le plus impressionné : La splendeur du Campus, la proximité entre les fans et les joueurs.
Truc pour les voyageurs intéressés : Je regrette de ne pas avoir pris le temps d’apprendre les paroles de la « Fight song », ça aurait ajouté à l’ambiance!
Dans le prochain article, on se rend à Indianapolis pour la conclusion de notre voyage…
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